Jean-Luc Jamet, frère de Jean-Paul, l’une des icônes de la vallée du Rhône nord, a reconstruit depuis 6 ans un domaine à Ampuis avec l’aide de Rhônalia.
Les histoires de famille sont parfois douloureuses, mais aussi porteuses de réussites au pluriel. Comme celle des Jamet. Jean-Paul et Jean-Luc, les deux frères, reprennent le domaine familial en 1986. Les Jamet héritent alors d’une exploitation en polyculture, abricotiers, pêchers, cerisiers, des céréales, un troupeau de mouton et quelques vignes. « A l’époque, 1,5 ha, ça ne valait pas grand chose, 10 000 Frs l’ha, soit 1Fr le m2, et ça ne payait pas beaucoup. L’hectare aujourd’hui vaut 1 M €; Le prix n’est plus basé sur la production mais sur la spéculation… qui empêche les jeunes de s’installer » regrette Jean-Luc Jamet.
Les parents arrêtent leur activité en 1990 et les deux frères construisent une cave et un caveau et entreprennent de développer le domaine en famille : Jean-Luc dans les vignes, Jean-Paul au commerce, les vinifs par les deux, puis Evelyne l’épouse du premier aux préparations des commandes, Corinne, l’épouse de l’autre, à l’administratif. Mais l’aventure s’achève fin 2012. Dissensions familiales. Jean-Luc récupère 8 ha à Ampuis et repart de rien. « Ça n’a pas été facile mais avec le soutien de mes trois enfants, j’ai rebâti une exploitation, des bâtiments et une cave, d’abord dans un hangar avec du matériel d’occasion ».
Le domaine produit environ 40 000 bouteilles, majoritairement en Côte Rôtie, mais également en Côtes du Rhône et Collines Rhodaniennes; les vins sont vinifiés en levures indigènes. La rencontre avec le grossiste-distributeur Rhonalia, spécialisé notamment dans tous les vins du Rhône comme son nom l’indique, va tout changer. Les fondateurs de la société franco-suisse basée à Aix les Bains, Raphaël Bennour et Miguel Sauzier, deux copains de Sciences Po, cherche de nouveaux domaines pour l’export. Ils embauchent Laura chargée de développer les ventes à l’international…et le domaine Jean-Luc Jamet arrête le vrac et expédie désormais 80% de sa production, notamment au Québec et en Suisse. Jean-Luc est reparti avec un moral d’acier et commence même à travailler avec son fils Benoit. Père et fils s’accordent sur un style de vins aromatiques et puissants mais « plus frais pour qu’il soit buvable plus vite ».